Une arrivée sous haute surveillance
Après ce périple de 1322 miles pas si crème que ça, nous avons grandement apprécié notre courte escale à Madère.
Nous y sommes arrivés de nuit et nous avons de ce fait opté pour une large anse car mouiller de nuit (c’est-à-dire ancrer le bateau) n’est pas toujours évident.
L'équipage s'est donc organisé pour cet atterrissage (et oui, le mot n'est pas réservé aux engins volants !) : Christine à la barre, moteur à toute petite vitesse, Dominique à l’avant du bateau avec une lampe puissante, Antoine et Stéphanie respectivement sur bâbord et tribord, tout l'équipage scrutant la surface de l'eau pour repérer les feux de signalisation de la ferme aquacole installée dans la baie... en vain ! Il faut croire que les poissons en captivité dorment mieux sans lumière ou plus prosaïquement que le fermier voulait faire des économies de bout de chandelles !
Des anges au paradis
Nous avons dormi comme des anges bercés par le doux balancement du bateau au mouillage sans vent... et nous nous sommes réveillés au paradis dans un paysage magnifique... Je ne sais pas si les anges travaillent mais nous, on a bullé toute la journée : petit dej dans le cockpit avec pancakes maison réalisés par Antoine, baignade, pêche à la ligne... Les premiers poissons péchés sur Shazzan ! Où est la photo ? Euh... nous étions tellement fiers et impressionnés par leur taille (moins de 10 cm) que nous avons oublié d'immortaliser ce moment ! Par contre, nous n'avons pas oublié de les déguster, déguster étant le mot vu la taille des portions !
Madère ! Madère, le jardin de l’Atlantique, l’île aux Fleurs ou encore la perle de l’Atlantique. Madère, un petit bout de terre portugaise depuis qu'un explorateur dénommé Zarco y a accosté en 1419. En ce premier matin, nous avons découvert son côté minéral, sa chaleur, sa lumière, ses couleurs contrastées ! En savoir plus sur Madère
Funchal : la ville fenouil-banane
Je ne sais pas pourquoi, mais l'équipage a ressenti comme une envie de fouler la terre ferme, de prendre une bière fraiche et une bonne douche ! Alors décision est prise de trouver une place de port... ce qui s'est avéré impossible, tous les ports étant bondés ! Nous nous sommes donc ancrés près de la Marina Quinta Do Lorde où nous pouvions accoster avec notre annexe ! Qu'elle fut bonne cette première bière bien fraiche avec cette petite buée sur le verre dont la simple vue rafraichit déjà les papilles !
Le lendemain, direction Funchal, la ville qui a pris le nom de l'herbe aromatique qui y fut découverte, le fenouil ! Et ce périple fut pour nous l'occasion d'expérimenter la conduite "sport" des chauffeurs de bus madériens... à fond sur l'accélérateur, à fond sur le frein, et pourtant croyez-moi, les virages et autres épingles à cheveux ne manquent pas à Madère, le relief est tel que l'aéroport a dû être construit sur pilotis !
Notre équipe s'est scindée en deux, les plus jeunes partant en téléphérique pour découvrir le jardin Monte Palace Madeira, les plus anciens partant en bus pour découvrir la ville, le bord de mer mais aussi les nombreuses cultures de bananes qui se nichent sur la moindre petite terrasse cultivable, même en pleine ville ! Nous nous sommes tous retrouvés en fin d'après midi au célèbre marché aux fruits, où les vendeurs, c'est certain, ont bien repéré les touristes que nous sommes, salivant devant les fruits exotiques... les mangues étaient sucrées mais l'addition salée !
On part, on part pas, on part !
Le vent s'étant levé, le mouillage est devenu des plus inconfortables... Nous nous sommes réfugiés à quelques encablures, à Caniçal où la zone de mouillage est abritée par une digue.
Nous devions partir le 16 novembre mais le SAV de Raymarine nous ayant laissé miroiter une possibilité de changer le radar neuf défectueux à Madère, nous avons patienté une journée de plus mais pour rien !
Nouveau planning avec un décollage prévu le 17 à 5h00 du matin... Mais à 5h00 du matin, le vent était très fort avec dans cette zone protégée des rafales à plus de 40 nœuds... Retour au lit en attendant que ça calme, quand on se trouve dans le "dur" et qu'on ne peut pas faire autrement on fait face mais de là à aller s'y mettre tout seul ! Pas pour nous !
Et c'est finalement à 14h, que nous avons levé l'ancre et je ne sais pas si Shazzan a été influencé par les chauffeurs de bus madériens, mais nous sommes partis, pédale au plancher ou plutôt voiles gonflées à bloc avec une moyenne de près de 30 nœuds pour le vent et de 6.5 nœuds de vitesse sur les 6 premières heures !
Une arrivée magique sur les Canaries
Comme cela était prévu, le vent est tombé dans l'après midi du 18 et le reste de la traversée s'est faite au moteur, voiles affalées.
Au lever du jour, le haut du volcan de Ténérife le Teide nous est apparu comme posé sur une mer de nuages....
Et au coucher du soleil, le spectacle était juste époustouflant, avec les feux du couchant se mêlant aux nuages de cendres du volcan en éruption à la Palma...
suivi d'un lever de lune orange sur Ténérife... et pour couronner le tout, des dauphins dans la nuit tombante !
Que c'est beau ! Magnifiques paysages... On goûte tout cela avec vous : merci !
Continuez de bien en profiter.
Bises
Michel B.