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  • voiliershazzan

Le grand jour du départ !

Dernière mise à jour : 24 nov. 2021


Le 3 novembre 2021 à midi pétante, nous quittions le ponton du Quai Garnier aux Sables d'Olonne au son de la sirène hebdomadaire du mercredi ! Et hasard, signe ou coïncidence, c'est aussi un 3 novembre il y a 11 ans qu'avait débuté la transat de Christine ! Un départ en forme de tempête de sentiments... car les mots de ce départ sont tous placés sous le signe du paradoxe et des contrastes.


Sentiment d'urgence et travelling au ralenti

Larguez les amarres

L'urgence de serrer dans nos bras ceux qui sont venus saluer notre départ, de leur dire qu'on les aime, qu'on les emmène avec nous. Un sentiment d'urgence qui se conjugue à une farouche volonté d'ancrer dans nos mémoires les images, les odeurs, les couleurs et le regard de ceux que nous ne reverrons peut-être pas...


En même temps, se ressentir au milieu d'un travelling se déroulant au ralenti, prise de vue par prise de vue , un travelling dans lequel on est à la fois l'acteur et le réalisateur d'un film qu'on a imaginé mille fois et que l'on vit comme une série d'images qui défileraient l'une après l'autre comme pour mieux imprégner nos souvenirs !



Joie profonde et tristesse intense

La joie du « On y est ! On part ! ». Enfin ce projet que nous préparons depuis plusieurs années se réalise, nous partons pour LE TOUR DU MONDE ! Nous allons le vivre, découvrir d'autres ailleurs, évoluer dans des environnements totalement différents, une joie qui vient de si loin, de notre amour incommensurable de la mer, de notre soif de vivre à plein temps ensemble, de notre envie de découverte, de rencontres. Cette joie est là, en nous, autant au cœur de nos têtes qu'au milieu de nos tripes... un truc dingue et puissant !

Shazzan quitte le ponton

Mais nous assaillent en même temps la peine de quitter nos proches, le regret de se dire, qu'on aurait dû encore un peu plus leur parler, les rassurer, leur dire à quel point ils allaient nous manquer !


Fierté et culpabilité

Déjà la fierté de remonter ce mythique chenal des Sables d'Olonne après avoir tout mis en œuvre pour réaliser notre projet depuis des années ! Que de travail, d'apprentissage, d'énergie, d'interrogation, de documentation !

Jean-luc nous salue depuis le ponton

Mais cette fierté se teinte de culpabilité car nous laissons à ceux qui restent à terre la charge de veiller sur nos parents, de régler les problèmes du quotidien... Et je pense très fort à mon frère Jean-Luc qui va s'occuper de notre père, je sais aussi l'immense tristesse qui l'a submergé à mon départ et combien mon oreille va lui manquer.



Bon vent à Shazzan et à son équipage

Heureusement les moyens de communication modernes vont nous permettre de continuer à échanger même en pleine mer de l'autre côté de la planète... J'ai le sentiment profond que c'est à moi, à nous de maintenir les liens, de les tisser, les renforcer jour après jour, malgré la distance qui nous éloigne physiquement et le temps qui passe irrémédiablement...


Questionnements et certitude

Shazzan prend le large et les premiers miles sont agités et j'ajouterais agités dans tous les sens du terme ! Agités dans nos cœurs avec au moment du départ des sentiments contrastés et puissants qui nous bouleversent ! Agités dans nos corps, nos corps qui ont oublié le rythme de la mer et le roulis des vagues qui demandent d'assurer chaque déplacement en se tenant toujours d'une main ! Agités dans nos estomacs car la houle n'a pas fait de cadeaux aux marins qui avaient été de "réveillon" pendant 2 mois, recevant sur Shazzan, famille et amis soit plus de 60 personnes ! Agités aussi dans nos têtes avec une multitude de questionnements qui viennent encore un peu plus nous perturber : Est-ce que l'on a bien fait ? Est-ce que nous n'avons pas visé trop grand pour nous ? Est-ce que nous n'aurions pas du rester en Méditerranée et naviguer 6 mois par an pour profiter de nos familles et voir grandir nos petits-enfants ? Nos enfants et petits-enfants à qui nous avions dit au-revoir physiquement fin septembre car ils repartaient dans le sud et par visio la veille du départ des Sables... Des au-revoir pour lesquels il était impossible de retenir les larmes... même et surtout quand notre petite-fille nous a assuré que ce que nous faisions était important car cela lui montrait que l'on pouvait croire en ses rêves, même et surtout quand nos fils nous ont dit qu'ils étaient fiers de nous, même et surtout quand notre belle-fille et notre petit Bibou nous ont serrés dans leur bras...

Shazzan remonte le mythique chenal des Sables

Mais en même temps, au cœur du doute, je perçois ce noyau dur de certitude qui essaie de reprendre le dessus dans le maelstrom de sentiments du départ : Je DOIS partir car ce désir de voyage est comme un impérieux besoin, quelque chose de vital qui me ferait dépérir si je ne le faisais pas !


(Crédit Photo Violaine Parcot et Marie-Christine Guihard)

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