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La Gomera, l’ile de Fé et Ventura

Dernière mise à jour : 21 déc. 2021

La Gomera fait partie de l’archipel des Canaries, un ensemble de 7 îles volcaniques situé au large du Maroc et rattaché à l’Espagne. La Gomera, un petit confetti d’une vingtaine de kilomètres de diamètre et de 20 000 habitants, se trouve entre Tenerife et La Palma, La Palma où le volcan était en activité au moment où nous y étions. Antoine, l’un de nos équipiers a vécu 3 ans à San Sebastian de la Gomera et il y a de nombreux amis, parmi lesquels Fé et Ventura, un couple dans nos âges avec lequel le courant est immédiatement passé et que nous ne sommes pas près d’oublier !


Hola amigos, una copa de champán ?

Lors de notre arrivée au port de San Sebastian, nous nous sommes un instant pris pour des stars à la vue du comité d’accueil qui nous attendait sur le ponton.

Une arrivée, c'est aussi une bonne journée de nettoyage !

Je ne sais pas si c’est toujours le cas, mais à minuit pétante, le marinero était là pour aider à la manœuvre et il ne manquait pas d’assistants entre Fé, Ventura, leurs filles Ligia et Joanna et les copains gomériens d’Antoine. Une fois Shazzan amarré et les présentations faites, tout ce petit monde est monté à bord et si nous avons largement apprécié le champagne catalan bien frais, nous n’avons absolument rien compris à la conversation qui allait bon train (trop bon train pour nous !) avec l’effervescence des retrouvailles.


Rendez-vous fut pris pour le lendemain pour un petit restau et pour le dimanche selon météo pour une balade sur le bateau de pêche de Ventura.... et ainsi de suite pour le jour d’après et celui d’après... Nous nous sommes vus tous les jours ou presque pendant cette escale canarienne et des liens amicaux se sont tissés au fil des jours !


On trouve de tout à La Gomera !

Nous devons un grand merci à Ventura qui nous a « dépatouillé » un certain nombre de problématiques qui semblaient insolubles comme recharger nos bouteilles de gaz ; il a tenu la seule station-service de l’île pendant 40 ans alors il connaît tout le monde et est au top pour tous les bons plans !

Le mystère de la boite à œuf qui ne voulait pas fermer !

Mais l’honnêteté nous oblige aussi à remercier les petits commerçants chinois où comme à la Samaritaine autrefois ou sur un certain site de vente en lignes actuel (dont nous préférons taire le nom aussi par honnêteté), on trouve de tout dans un capharnaüm indescriptible jusqu’aux boites à œufs en plastiques (boites dont la fermeture reste encore à ce jour un mystère) !





Fé, la fée professeure d’Espagnol

Une bonne occasion d'enrichir le vocabulaire espagnol

Malgré la langue, Christine et Fé sont devenus très copines ; au fil des jours, elles ont réussi à se comprendre de mieux en mieux... surement grâce à la patience d’ange de Fé pour parler lentement et répéter et à la persévérance (ou l’envie irrépressible de bavarder !) de Christine.


Gageons aussi que l’échange de recettes de cuisine ou la visite de la boutique de vêtements de Fé ont aussi été de bonnes occasions d’enrichir le vocabulaire espagnol de Christine !



Si au début, elle ne glanait que quelques mots dans la discussion, à la fin du séjour, elle a assuré la traduction simultanée (ou presque !) pendant plus de 3 heures lors du repas pris en commun avec Fé, Ventura et Joanna en l’absence de nos jeunes de Nav’solidaire. Pourtant, Dominique ne lui a pas facilité la tâche en posant des questions du type « Quelles sont les ressources de l’île ? » ou « Comment fonctionne le système de santé sur l'île ? »


Notons que Dominique a aussi fait des progrès en espagnol : il connait environ 10 mots ce qui est un net progrès par rapport à son arrivée !



Elle m’a dit d’aller siffler là-haut sur le volcan !

Très vite, nous avons ressenti que les habitants aimaient leur île et étaient fiers d’y vivre. Elle fait partie d’un archipel certes, mais elle sa propre identité et sa propre culture.

Le saut du berger

Le symbole de cette culture nous semble être le silvo, un langage sifflé qui permettait aux bergers de communiquer entre eux à distance.


On ne peut comprendre l’utilité de ce langage ancestral que si l’on sait que l’île est une juxtaposition de « collines » aux pentes accentuées, entrecoupées de vallées profondes, une topographie qui implique des déplacements longs et difficiles.


Va donc essayer de donner des nouvelles fraiches à tes collègues quand il te faut des heures pour aller tailler la bavette face à face même en maniant à la perfection la sorte de perche locale utilisée en un posé-glissé digne de Galfione !




Comme chacun d’entre nous le sait (en particulier les merles et Jo Dassin), siffler s’entend de beaucoup plus loin que parler... alors va pour le silvo et siffle-moi la perte de ta chèvre ou la naissance du petit dernier à la maison... Et savez-vous que ce langage ancestral, qui a aussi été un langage de résistance, est classé au patrimoine immatériel de l’Unesco et qu'il est enseigné à l’école ? D’ailleurs, Ligia la fille de Fé et Ventura l’a appris et le comprend.


En savoir plus :


Petit paragraphe pour apprendre les couleurs en espagnol !

Si vous voulez peindre un tableau de La Goméra, il va vous falloir aller chez le chinois acheter une belle quantité de gouaches... et donc connaître le nom des couleurs dans la langue de Cervantes (non mais quand même on parle art !)

Déjà, pour l'air et l'eau, prenez quelques tubes de AZUL allant de l’azur au bleu profond, car sous ces latitudes presque tropicales, l’océan Atlantique est aussi translucide que la Méditerranée et le ciel, même en ce mois de novembre, revêt sa robe bleu-azur les jours de beau-temps...

Mais automne oblige, prévoyez quand même quelques touches de NEGRO et BLANCO pour esquisser le manteau GRIS qui parfois cache le soleil ou pour faire bourgeonner quelques nuages s’accrochant aux sommets des volcans...

Réservez aussi une place de choix pour le VERDE, car la forêt primaire s’est octroyée tous les camaïeux de cette couleur, du vert tendre des feuillus au vert sombre des pins, sans oublier les mousses et les fougères.

Pour l’élément terre, doublez voire triplez la surface de votre palette pour y poser un patchwork de couleurs allant du ROJO ocre, passant par diverses nuances de MARRÓN et parfois même jusqu’à un BLANCO calcaire qui rappelle nos calanques marseillaises.

Avec tout ça, vous trouverez bien comment créer de nouvelles nuances mêlant NARANJA, AMARILLO, ROSA... pour poser quelques maisons colorées dans le décor et ajouter une brassée de fleurs tropicales.

Pour achever votre toile, il vous faudra mettre en œuvre tout votre art pour que le contemplateur de votre tableau perçoive à la fois la fraîcheur humide de la forêt et la sècheresse des pentes arides semées de cactées...


Et c’est parti pour les grandes orgues ! Barracuda !

Ventura nous a dit : « Demain nous allons à Los Órganos, demain et pas un autre jour car c’est exceptionnel que l’orientation et la force du vent permettent d’y aller en bateau et on ne peut voir ce site que par la mer ».


Nous voilà tous installés sur le bateau de pêche de Ventura pour une expédition dans le nord de l’ile. Ventura en profite pour nous faire découvrir le flanc Est de l’île, avec ses terrasses dont certaines sont encore utilisées pour la culture des bananes. Cette culture a été une source de revenus pour l’île comme en témoignent des vestiges d’installations de chargement de navire. Désormais, la ressource principale est le tourisme, car si les jambes de randonneurs qui sillonnent l’île sont nombreuses, on compte aussi pas mal de fesses en quête de transat optant pour un séjour luxe dans le grand hôtel qui surplombe le port (même si je vous laisse deviner pourquoi il y en a moins en ce moment) !

Mais Ventura, avant d’être guide touristique ou « dépatouilleur de Shazzan », est avant tout un pêcheur alors il ralentit dans certaines anses et envoie sa ligne... et bim, un barracuda, un coup de maillet sur la tête pour qu’il n’agonise pas pendant des heures et le voilà dans la glacière, glacière dans laquelle le rejoindra l’un de ses congénères peu de temps après, deux beaux spécimens que Fé nous accommodera en cazuela servie avec du gofio et du mojo (en savoir plus sur la gastronomie canarienne...)


Après une petite baignade palmes, masque, tuba dans une eau cristalline, nous avons déjeuné au pied de Los Órganos, un site remarquable car le seul autre endroit où l'on peut observer une "construction géologique" ressemblante est en Irlande du Nord (La Chaussée des Géants).

Il s'agit de milliers de piliers, faisant penser aux tuyaux d'un orgue géant, qui s'élancent vers le ciel à une hauteur de 80 mètres.... Ils sont apparus au fil du temps, l'érosion des roches superficielles de lave laissant apparaître ces prismes polygonaux en basalte de plus d'un mètre de large.



Nous avons lamentablement perdu la compétition « jambon »

Nous ne pouvons malheureusement pas passer sous silence, le fait qu’au pique-nique de midi aux Órganos, nous avons lamentablement perdu la compétition jambon espagnol Pata Negra contre jambon de Vendée, même si nous nous rassurons en nous disant que le nôtre était sous vide. Nous nous sommes consolés en jetant un sort à la tortilla encore tiède cuisinée le matin même par Ventura... Elle a été engloutie en deux deux d'une part parce qu'elle était délicieuse mais aussi car nous mourrions de faim, nos estomacs étant en jet lag (ils n'étaient pas encore calés aux horaires espagnols qui placent le déjeuner vers 15h).


Heureusement, pendant cette escale à la Gomera, nous n’avions ni pèse-personne ni éthylotest à bord ! La cuisine canarienne est excellente, surtout accompagnée de quelques centilitres... euh décilitres... euh litres... (on va s’arrêter là !!!) de cerveza...

De plus, comme tous les repas se terminent par un petit verre de Gomeron, je vous laisse imaginer l’état de nos artères si nous étions restés plusieurs mois à ce régime... Ah oui, le Goméron, il s’agit d’un digestif local au miel de palme, un miel de palme qui n’a rien d’un miel, puisqu’il s’agit de sève de palmier chauffée jusqu’à devenir sirupeuse. Le miel de palme a une texture de sirop d’érable et un gout moins fumé qui se rapproche du caramel !

Il ne faudrait quand même pas que l’on se prenne pour des stars !

Comme vous le savez, nous n’avons pas escalé à La Gomera par hasard, Antoine le président de Nav’Solidaire souhaitait y créer une antenne permettant si nécessaire un stockage temporaire du matériel prothétique s’il devait être transborder d’un voilier à un autre. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé avec le deuxième chargement qui suivait Shazzan. Les prothèses sont venues depuis Rochefort sur le Karukera de Stéphane et Mélanie (un couple super sympa que nous avons prévu de retrouver aux Saintes), elles ont transité chez Fé et Ventura quelques jours avant d’être rechargées sur le bateau Imagine de Didier pour finir leur voyage vers la Gambie.


Autant d’équipages et autant d’occasions de ravir nos papilles et d’encrasser nos artères, car c’est bien connu rien ne vaut quelques agapes pour faire connaissance !


Heureusement, la télévision canarienne ne s’est pas concentrée sur ces aspects de l’escale mais elle a su mettre en lumière ce beau projet humanitaire et écologique.



Merci eux d’avoir immortalisé notre départ le 3 décembre vers le continent africain !

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