Aujourd'hui, nous vous emmenons au Mexique… Dans cet article, nous allons vous faire découvrir ou redécouvrir les "incontournables" de Mexico, vous faire entrevoir la richesse des musées et de la culture de cette grande ville, vous faire survoler l'un des quartiers les plus dangereux du Mexique… Pour les découvertes plus insolites et celles qui nous ont le plus touchés, il va encore falloir patienter ! Allez c'est parti pour cette première mise en bouche assortie d'une petite surprise en fin d'article !
Mexico, la ville de tous les superlatifs
Une ville en grand
50 km du nord au sud et 30 km d’est en ouest à vol d’oiseau soit 14 fois la surface de Paris à une altitude de 2 400 mètres
L'une des 10 villes les plus peuplées au monde avec plus de 22 millions d'habitants répartis en 16 délégations (arrondissements) et 1 800 Colonias (quartiers)
10 000 km de rues et de routes
Un monde en superlatif
Le plus grand parc urbain d'Amérique latine avec le parc de Chapultepec et ses 647,5 hectares soit deux fois plus grand que le Central Park de New York.
Le 2ème sanctuaire catholique le plus visité au monde après le Vatican avec la basilique Notre Dame de Guadalupe (14 millions de visiteurs par an).
Deux des plus longues avenues du monde avec les 60 km de l'avenue des Insurgés et les 40 km du Paseo de la Reforma.
L'une des plus grandes places publiques du monde avec son Zocalo aussi connu sous le nom de Plaza de la Constitución.
Une vieille dame survivante
D'abord Cuicuilco vers 200 avant JC, elle est devenue au 14ème siècle Teotihuacan, le cœur de l'empire aztèque.
Elle fut par la suite "réaménagée" à la sauce espagnole par les conquistadors qui se gardèrent le centre-ville et reléguèrent les locaux à la périphérie, les deux zones étant séparées par un canal pour mieux les isoler !
Elle a dû survivre à la colonisation espagnole, à l'envahissement de troupes américaines et françaises, se relever d'inondations, de séismes et d'éruptions volcaniques, gérer une croissance démographique et géographique impressionnante.
Les défis sont encore nombreux pour la capitale du Mexique, ne serait-ce qu'en terme de pollution et de sécurité. A ce propos, nous ne nous sommes jamais senti en réel danger mais nous avons toutefois suivi les consignes des locaux et des guides de voyage, à savoir ne pas sortir la nuit, ne prendre que les transports en commun "officiels", préférer les Ubers aux taxis.
La ville de tous les contrastes
Des vestiges précolombiens qui côtoient des gratte-ciels de verre et d'acier.
Une richesse culturelle débordante avec des théâtres, des musées, des concerts… qui ne parviennent pas toujours à faire oublier les inégalités en terme d'accès à la culture et à l'éducation qui persistent malgré les programmes gouvernementaux.
Des quartiers bobo comme Coyoacan, une colonia bien propre où l'on vient manger une glace le dimanche en famille mais aussi des faubourgs où les habitations de bric et de broc poussent sans eau ni électricité et où il faut une sacrée ténacité pour survivre au milieu des trafics en tout genre et d'une police réputée corrompue.
Une ville qui grouille de monde, une ville des petits boulots de rue…
Une ville qui bat des records de féminicides et où des espaces dans le bus et le métro sont strictement réservés aux femmes…
Une ville qui vous attrape
Mais, l'impression qui me reste surtout est que Mexico est une ville qui vous retourne le cœur comme une mama mexicaine retournerait une tortilla, une ville qui vous attrape l'esprit comme un mole ou un pozole bien pimentés vous mettraient la langue en feu, une ville grouillante de vie avec des hommes et des femmes qui comme leur ville ne baissent jamais les bras !
L'incroyable richesse du musée d'anthropologie
Impossible de venir à Mexico sans visiter ce célèbre musée d'anthropologie qui reçoit sur ses 8 hectares plus de 2 millions de visiteurs par an. 12 salles au rez-chaussée sont consacrés au Mexique préhispanique tandis que l'étage est dédié au mode de vie actuel des mexicains, chaque culture contemporaine étant située juste au dessus de la culture préhispanique dont elle descend.
Les voladores : même pas peur !
Devant le musée d'anthropologie, nous avons frissonné devant la danse des voladores. Ces danseurs volants effectuent depuis 500 ans ce rituel totonaque dans le but de favoriser la fertilité de la terre. Du haut d’un mât d'une trentaine de mètres surmonté d'une plateforme qui tourne sur elle-même, 4 acrobates se lancent dans le vide avec une corde attachée autour du ventre et passant derrière leur cheville pendant qu'un 5ème homme, le Caporal, juché en haut du poteau honore le soleil en jouant des airs joyeux avec sa flute et son tambour.
Coté symbolique, le mât représente un phallus qui s'enfonce dans la terre nourricière, les 4 coins de la plateforme les points cardinaux et les 13 rotations réalisées par les danseurs les 13 mois du calendrier solaire maya. Notez aussi que 13 tours multiplié par 4 voladores égal 52, soit le nombre de semaines par an.
Les concheros pour un rituel de purification aztèque
Lors de notre visite du Zocalo, nous sommes intrigués par un son de corne de brume et nous nous retrouvons devant un spectacle assez surprenant : vêtus de pagnes, la tête coiffée de plumes colorées et les chevilles ornées de bracelets en coquillages, des danseurs/guérisseurs aztèques évoluent en cercle tout en chantant en nahuatl. D'autres pratiquent des rites de purification en brûlant de l’encens de bois de copal, en passant une plante sur le corps et le visage de la personne et en soufflant dans un gros coquillage (conche).
Alors attrape touristes ou culture encore vivace... J'opterai pour "un peu les deux" car parmi les patients il y avait certes beaucoup de touristes mais nous avons aussi remarqué de nombreux mexicains qui semblaient vivre ce rituel de purification avec une profond recueillement.
Itzapalapa : vol au dessus d'une colonia populares
Iztapalapa, c'est la plus grande banlieue de la capitale. C'est une colonia populares (équivalent mexicain des favelas brésiliennes) où vivent 2 millions d'habitants en grande majorité dans des logements précaires sans eau courante… C'est un quartier où sévit une grand pauvreté et mais aussi l'une des 3 zones les plus dangereuses du Mexique. Des programmes visant à lutter contre la pauvreté et la délinquance ont été lancés : création d'un téléphérique de 11 km visant à désenclaver le quartier, développement du réseau d'eau, ouverture de centres culturels, fourniture de peinture pour les maisons, appel à des graffeurs pour réaliser des fresques visibles depuis les cabines du téléphérique…
Selon les autorités, ces nombreux programmes auraient amélioré la situation pour les habitants et diminuer le niveau de danger, mais en discutant avec la slameuse Mariana née et vivant à Itzapalapa, nous avons eu le sentiment que les centres culturels étaient réservés à la culture "officielle", que le quartier restait dangereux en particulier pour les femmes et que beaucoup, beaucoup restait à faire malgré l'énergie d'une partie de la jeunesse de ce quartier populaire qui tente coûte que coûte de changer les choses.
Admirez le talent des graffeurs muralistes de Itzapalapa, il faut dire que l'art muraliste est inscrit depuis les aztèques dans la culture mexicaine. Il est devenu un mouvement artistique visant à "amener l'art au peuple" au début du 20ème siècle dont l'un des artistes les plus connus est Diego Rivera (le mari de Frida Kahlo dont nous vous reparlerons dans un autre article). Cet art muraliste a été déjà utilisé comme moyen de communication par des gouvernements dont celui du président Alvaro Obregón dans les années 1920-1924 afin de renforcer un sentiment d’unité nationale au travers d'une éducation populaire.
Musée des Cultures Populaires : une surprise vous attend !
Lors de notre visite au Musée des Cultures Populaires, nous avons pu découvrir une superbe exposition de masques.
Le jour de notre visite se tenait un concert multi-artistes en soutien à Juan Monedita, une figure iconique de la musique alternative rock pour enfants et fondateur du groupe Los Monedita de Oro). Il était à ce moment là hospitalisé et il est décédé début septembre.
Liens vers l'un de ses morceaux filmé dans ce musée : Monedita de oro. Nadie - Video clip oficial - YouTube
Lors de ce concert, nous avons pu découvrir la vitalité de la musique pour enfant mexicaine et j'ai eu personnellement le bonheur de voir Dominique danser ! Peut-être un effet des chapulines (criquets) qu'il avait dégusté quelques jours avant !
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