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Galante, Saintes et Vierges... au choix

Après une longue escale en Martinique, mêlant visites, avitaillements et travaux, nous avons repris la mer pour remonter l’arc Antillais. Notre objectif était de nous rendre au François en Guadeloupe afin d’y retrouver Stéphane et Mélanie du bateau-copain Karukera, un bateau rencontré à la Goméra où il déchargeait des prothèses acheminées depuis Rochefort pour Nav’Solidaire. Mélanie a traversé enceinte de 6 mois (bravo miss !) et nous espérions que leur bébé naîtrait pendant notre séjour, mais le petit Lilio a pris tout son temps puisqu’il est né 2 semaines après notre départ du François soit le 16 avril 2022.


Nous en avons profité pour escaler sur les îles « satellites » de la Guadeloupe, Marie-Galante et Les Saintes puis nous avons mis le cap sur les Îles Vierges Britanniques, une destination que nous avons vraiment beaucoup appréciée, un paradis pour naviguer et plonger et nous serions bien restés plus longtemps... même si nous étions hyper, hyper motivés pour en partir et naviguer vers notre prochaine destination, les Bahamas où notre fils Fabien et sa compagne viendront nous rejoindre début mai...


et croyez-moi, nous sommes impatients de les recevoir comme vous ne pouvez même pas vous imaginer !


Destination Guadeloupe entre rencontres et retrouvailles !

Des canaux qui ne sont pas de tout repos

Toutes les pubs à visée touristique vous le diront : Antilles égal chaleur, farniente, soleil... mais ils ont oublié d’ajouter, vent, beaucoup de vent. Et pour tout vous dire, depuis que nous avons traversé, du vent nous n’en avons pas manqué et même parfois, nous aurions bien aimé qu’il se calme un peu ! 30, 35 nœuds en permanence et même dans les canaux 40 établis... avec bien sûr la mer qui va avec.

Ah oui, les canaux !

Ici pas de péniches sur les canaux, il s’agit des passages entre les différentes iles comme le Canal de la Dominique entre La Martinique et la Dominique !



Le vent s’engouffre dans ces passages et il prend de la vitesse, il accélère car il faut bien qu’il passe quelque part et ce n’est pas monsieur Venturi qui va me contredire.


On a, semble-t-il, eu de la chance

Comme il y avait donc beaucoup de mer lors de la traversée vers la Dominique, et qu’en plus nous avions une petite fuite au niveau de l’inverseur du moteur, décision fut prise de mouiller le long de la Dominique.


Mais problème, nous n’avons pas de test PCR ou antigénique : et bien tant pis, nous serons clandestins ! D’après une connaissance qui a travaillé en tant que gendarme maritime, il semble qu’il soit généralement autorisé de s’arrêter dans un pays sans faire de clearance pendant 48h pour autant que l’on ne mette pas le pied à terre... mais a-t-il précisé, cela est tout de même à vérifier pour chaque pays...


D’après plusieurs marins rencontrés, nous avons eu beaucoup de chance, car la Dominique n’est pas réputée comme très tolérante pour les bateaux-clandestins de notre espèce !


Des amis autour de l’apéro

Nous avons poursuivi notre route vers Marie-Galante où nous avons escalé 24h puis continué vers Le François pour retrouver Stéphane et Mélanie. Nous étions tous les 4 tellement contents de nous revoir que nous avons multiplié les séances apéro/repas et avouons-le certains matins un mal de tête lancinant nous a rappelé que les soirées trop arrosées n’étaient plus de nos âges... quoi que ! Deuxième confession, nous avons plus profité du temps avec nos amis que visité l’île....


Et comme à chaque escale après plusieurs jours de navigation : lessive, avitaillement, ménage ! Comme dirait Anne, ma belle-sœur, il y a une justice quand même ! Et oui, il faut bien se coltiner les corvées ménagères en bateau comme à terre.

'est aussi le moment de faire la vidange et les pleins d'eau et de carburant.



Les Saintes, un petit bijou et une rencontre improbable

Stéphane, qui connaît bien le coin pour y avoir vécu pendant quelques années, nous avait recommandé de nous rendre aux Saintes, un archipel situé au sud-ouest de la Guadeloupe ! Nous avons suivi ses conseils et nous ne pouvons que le remercier car nous avons bien profité de l’anse du Pain de Sucre, un petit bijou où nous avons trainassé plus que prévu pour profiter du paysage à la surface et sous l’eau. Et à 3 coups de palmes de notre bouée d’amarrage, un petit récif corallien bien habité où nous avons eu le bonheur de nous retrouver nez à nez, où plutôt masque à bec, avec une tortue !


Pour couronner ces quelques jours, nous avons rencontré VDH, Monsieur Van Den Heede en personne, avec qui nous avons papoté navigation en Patagonie. Dominique était en admiration devant son idole et lui, souvent plutôt réservé, il n’a pas hésité à lui demander un selfie avec nous, ce que VDH a accepté avec une grande gentillesse.


Un petit bain chaud siou-plait

Après ce petit moment hors du temps, nous avons levé l’ancre pour remonter la côte sous le vent de la Guadeloupe. Toujours en suivant les conseils de Stéphane, nous avons fait une halte à Bouillante, une ville qui porte bien son nom, puisque l’eau sort de la terre à une température qui permet d’en faire de l’électricité avant de se jeter dans la mer ! Résultat, un bon bain chaud d’eau salée avec cependant une légère odeur de soufre. (https://www.geothermies.fr/outils/operations/la-centrale-geothermique-de-bouillante-guadeloupe)



Nous avons fait notre sortie administrative à Deshaies et nous avons mis le cap sur les îles Vierges Britanniques appelées aussi BVI pour British Virgin Islands.


200 Miles plus loin, un paradis mais pas seulement fiscal

British or not British ?

Les Îles Vierges, situés à l’est de Porto Rico, se composent de 3 entités politiques distinctes :

  • Les Iles Vierges Britanniques, un territoire britannique d’outre-mer : ce statut fait d'Élisabeth II la souveraine des BVI, où elle est représentée par un gouverneur, nommé par elle. Le pays est toutefois doté d’un gouvernement et d’un premier ministre.

  • Les Îles Vierges Américaines, un territoire non incorporé organisé : il s’agit d’un territoire américain n'ayant pas le statut d'État de l'Union avec pour chef de l’exécutif le président des États-Unis mais n’envoyant ni député, ni sénateur au Congrès et disposant d’un gouvernement et d’un parlement local.

  • Les îles Vierges Espagnoles à l'ouest et faisant partie de Porto Rico, état libre associé aux États-Unis.

Nous avons fait bien attention à nous cantonner aux BVI et ainsi éviter les eaux américaines car nous sommes assurés tour du monde à l’exclusion de toutes les eaux américaines (la raison en est la judiciarisation extrême en territoire US ainsi que le coût des procédures, dommages et intérêts).


Lors de nos navigations et escales aux BVI, nous avons malheureusement constaté les séquelles du terrible cyclone Irma qui a sévi fin 2017, un ouragan porteur de vents de plus de 270 km/h (voir les images filmées par la BBC https://www.youtube.com/watch?v=AaEBeGpkR2I) .


En 2022, les stigmates en sont encore visibles avec des maisons abandonnées plus ou moins détruites, toitures arrachées ou encore des épaves gisant dans le port de George Town... On nous a aussi rapporté que les fonds marins avaient eux aussi souffert et qu’il faudrait encore un peu de temps pour qu’ils retrouvent toute leur magnificence.


British mais très américanisées

Les BVI sont donc British et elles appartiennent au Commonwealth. Dans les faits, elles sont très américanisées et c’est avec un accent très US que les Amazing, Wonderfull, Marvellous fusent à tout va. C’est peut-être très cliché, mais certains comportements ont semblé excessifs aux européens que nous sommes... Le nombre de superlatifs à la phrase est démentiel car tout est donc merveilleux, incroyables, extraordinaires


Des exemples ? Dominique tend la main à une petite mamie aveugle accompagnée de sa fille pour descendre des escaliers. Arrivés sur le trottoir, elle a pris la main de Dominique entre les siennes, la chaudement remercié et lui disant qu’il était extraordinaire et en le bénissant d’une prière qui a bien duré une minute et qui aurait pu durer bien plus longtemps si Dominique n’avait pas montré quelques signes d’impatience...


Et si vous dites que vous êtes venus de France à la voile, alors là, c’est une avalanche de superlatifs qui vous mettraient presque mal à l’aise.


Julie, tu aurais été fière de ta marinette

Nous sommes arrivés à la nuit tombante dans la baie de Road Town et la prise de coffre a été un peu sportive compte tenu de la force du vent qui soufflait. Julie des MARINETTES, aurait été fière de moi : je suis restée d’une sérénité à toute épreuve quand la première bouée attrapée a échappé des mains de Dominique et qu’il a fallu recommencer alors que le vent forcissait et la nuit tombait !


Logo Les Marinettes

Ce stage de Septembre avec Julie m’a vraiment, nous a vraiment, beaucoup apporté en termes de compétences et de confiance. Merci à toi, Julie.




5$ la bière, ça calme direct

Et le lendemain, que fîmes- nous ????


La paperasse d’entrée comme d’habitude. On descend l’annexe et nous voilà parti dans un bon petit clapot... Problème, le quai est prévu pour les ferries et donc d’une hauteur que même Dominique trouve limite, alors imaginez, pour moi c’est juste NO WAY. Heureusement, le personnel nous envoie vers une marina où le quai à dinghie est idéal, mais en contrepartie, il va falloir marcher !


Après nous être délestés d’un petit paquet de dollars et avoir expérimenté les écouvillons locaux dans nos narines (encore une fois !), nos estomacs criant famine, nous décidons de nous faire un petit restau ! Là nous comprenons que ce sera le seul de notre escale car à 5 $ la bière, je vous laisse imaginer le prix du repas ! Bon heureusement, il y avait du wifi... Ah, le wifi, le wifi et les cartes Sim, notre Saint Graal à chaque escale ! Nous avions bien prévu un budget « communication » dans nos plans, mais nous l’explosons à chaque escale, sans vraiment de remords, car nous ne pourrions pas nous passer des visios avec nos familles et amis proches !

Pour en revenir au coût de la vie, nous nous sommes limités tant pour le petit matériel pour le bateau que pour l’avitaillement au strict nécessaire car tout est très cher, en particulier les fruits et légumes : pommes et oranges sont vendus à l’unité, 1$ pièce, beaucoup de légumes sont emballés dans des petits conditionnements avec des prix à la livre. Dans les petits magasins, nous avons été impressionnés voir choqués par la grande proportion de linéaires remplis de « cochoneries » : barre sucrée, bonbon, biscuits, soda...


Une brochure qui en dit long...


Lors de notre enregistrement, le personnel nous a remis un petit livret « BVI Marine Guide » qui est une véritable mine d’informations pour les navigateurs.


Quelques rubriques nous ont toutefois interpellés en particulier celles expliquant comment et pourquoi enregistrer son bateau au BVI ainsi que le chapitre consacré aux services financiers.


Ce chapitre commence par « The British Virgin Islands (BVI) are not just one of the best places in the world for sailing. The islands are also a leading centre for financial services” (Les BVI ne sont pas seulement l’un des meilleurs endroits au monde pour faire de la voile mais elles tiennent aussi une place majeure en termes de services financiers ».

s-dire, le 1er poste du PIB est celui de la banque et des services financiers (avant le tourisme) et vous comme moi l’ignorions, mais dans le jargon de la finance et des « gros sous », ouvrir une entreprise offshore s’appelle « Faire une BVI » même si votre entreprise est domiciliée aux Iles Caymans ou à Malte !


Au programme : naviguer, plonger... profiter

Comme le mentionne le BVI Marine Guide, les BVI sont une destination de choix pour la voile : deux chapelets d’îles parallèle s’étendant sur une distance équivalente à Marseille/Toulon. Du coup naviguer entre les deux guirlandes d’îles est génial car il y le vent des alizés et une mer relativement plate !


C’est aussi un paradis pour la plongée avec de magnifiques récifs coralliens et quelques épaves parmi lesquels le MS Rhône, le tout dans une eau très claire à 27°et à petite profondeur : de quoi plonger longtemps et souvent, et comme nous avons tout le matériel et un compresseur à bord, nous nous en sommes donné à cœur joie.



Au fil de nos plongées ou de séances de snorkeling (palmes/masque/tuba), nous avons été étonnés de constater que de nombreuses personnes nageaient avec des frites ou des gilets en mousse... Nous nous sommes demandés si l’apprentissage de la natation était aussi développé aux USA qu’en France car même les adultes avaient recours à ces aides à la flottabilité ! Peut-être sinon est-ce encore un effet du « tout sécurité » exacerbé ! Mystère !



Une organisation du parc national qui pourrait servir d’exemple au parc des Calanques


Plonger d’un voilier n’est pas toujours évident : comme on peut rarement ancrer Shazzan à proximité des sites de plongée, nous y allons le plus souvent en annexe.


Mais encore là, se pose le problème de l’ancrage, il faut qu’il y ait peu de fond donc cela limite le nombre de sites qui nous sont accessibles.




Bonne nouvelle, aux BVI, tout est organisé pour faciliter la vie des marins et plongeurs. Le Parc National, qui s’étend sur tout le territoire des BVI, est équipé de nombreuses bouées de plusieurs couleurs placées à directe proximité des sites de snorkeling et de plongée : les rouges pour les voiliers ou petits yachts, les bleues pour les dinghies et les jaunes pour les clubs de plongée commerciaux.


Nous avions donc accès aux rouges et aux bleues et comme à partir de 16h environ, les clubs de plongée avaient fini leur journée, nous avons aussi squatté des bouées jaunes. L’amarrage à ces bouées est autorisé uniquement en journée et normalement soumis à la possession d’un permis (50 $ la semaine) mais de fait je crois bien que nous sommes les seuls à nous être acquittés de cette formalité !


La plupart des zones de mouillage sont aussi équipées de bouées pour amarrer les bateaux et la plupart des catamarans de location (et ils sont nombreux !) les utilisent. Nous en avons pris une la première nuit mais cela nous ayant coûté 30$, nous avons interrogé la personne qui a encaissé nos 30 $ et elle nous a confirmé que nous pouvions ancrer gratuitement à condition d’être à une distance raisonnable des bouées payantes et de poser l’ancre dans le sable... Ce qui nous avons fait pendant toute la suite de notre séjour.


Et en plus, cela nous a permis quand c’était possible de nous éloigner des endroits les plus « surpeuplés ». Nous nous sommes même retrouvés, avec Camille et Edouard à deux bateaux seulement au mouillage à Ginger Island !



Beaucoup des marins français rencontrés sont de jeunes gens


Camille et Edouard, nous les avons rencontrés à Salt Island.



Comme leur catamaran arborait un pavillon français, nous les avons invités à l’apéro... apéro qui a duré un certain temps et que nous avons renouvelé à plusieurs reprises.



Nous avons aussi échangé de menus services : photo et film de Shazzan avec leur drone, partage de bon plans, gonflage de leurs bouteilles de plongée, fabrication du pain...





Nous pensions en quittant Marseille, rencontrer beaucoup de couples de retraités comme nous. De fait, nous en croisons quelques-uns mais aussi beaucoup de jeunes gens : des couples comme Camille et Edouard qui vivent en bateau pendant une année sabbatique mais aussi des familles que l’épisode Covid a décidé à larguer les amarres comme Kevin, Marie, Zélie et Calypso sur Zig-Zag ou encore Mélanie et Stéphane sur Karukera.


ulent offrir un autre horizon à leurs enfants. Je salue cette volonté et le courage qui va avec, car eux ne perçoivent pas une retraite mensuelle comme nous, ils doivent compter et travailler de-ci de-là pour remplir la caisse de bord, se transformer en maître d’école, occuper les enfants pendant les longues traversées, le mauvais temps. Vraiment, ils forcent mon admiration.




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