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Colombie # 5 : Bogotá d'Oro en Botero

Dernière mise à jour : 25 sept.

Une fois ces quelques jours inoubliables et bouleversants passés en Amazonie, nous avons poursuivi notre voyage en Colombie et nous nous sommes envolés pour Bogotà.

Au programme, visite de la ville avec le magnifique musée de l'or et le riche musée Botero, un petit tour au Cerro de Monseratte et les retrouvailles avec Edward et sa famille que nous avions rencontrés à Barù avec Alain et Brigitte



Bogotá, ça commence comme bof !

Bogotá, capitale de la Colombie, abrite plus de 20% de la population et constitue un centre économique et industriel de grande importance. Nous avons appris à nos dépens, que la ville est implantée en altitude : passer des 90 mètres d'altitude d'Amazonie aux 2700 mètres de Bogotá, nous a valu un mal de tête lancinant pendant la première journée et nous a aussi obligé à sortir nos pulls, d'autant plus qu'il n'y a pas de chauffage dans les maisons et hôtels!


Une ville comme une autre, en plus sportif peut-être

Bogotá est une ville comme une autre, avec ses quartiers chics et ses barrios plus ou moins dangereux, ses rues commerçantes organisées par thématique (le quartier du tissu, la rue des opticiens, celles des magasins de meubles...), ses bouchons et son air pollué... Elle est très étendue (33 km du nord au sud et 16 d'est en ouest) et donc, même si elle est desservie par un important réseau de transport en commun, la traversée de la ville prend des heures.



Une chose qui différencie toutefois Bogotá d'autres grandes villes du monde, c'est la place qui y est faite, comme partout en Colombie, au sport ! Tous les dimanches, un grand nombre de rues et avenues sont interdites à la circulation pour être totalement réservées à la pratique sportive... Et des sportifs, il y en a, il y en a même beaucoup, qui à vélo, qui à rollers, les marcheurs et les coureurs, les jeunes, les vieux et j'en passe et des meilleurs ! J'ai entendu à la radio une interview de la ministre des Sports qui faisait la promotion du sport pour tous en parlant non seulement des bienfaits de la pratique sportive sur la santé physique et mentale mais aussi de projets concrets.


Les strates socio-économiques en Colombie

Nous avons constaté au fil de nos balades, que la physionomie des quartiers se modifiait souvent très rapidement, d'une rue à l'autre et même parfois d'un côté de la rue à l'autre. Nous avons ensuite compris que la notion de strates socio-économiques en vigueur en Colombie n'y était probablement pas pour rien.


En effet, chaque colombien se voit attribué un niveau d'estrato (strate) en fonction du lieu où il vit. Il existe 6 niveaux d'estrato, 6 correspondant aux quartiers les plus chics et 1 aux plus pauvres. L'objectif de cette stratification est d'aider les plus modestes, le montant des services publics (eau, gaz et électricité, inscription à l'université, impôts) se calculant en fonction de la strate d'appartenance ; ainsi une personne habitant dans une zone de estrato 1 ne paiera pratiquement rien, l'état subventionnant ces biens et services tandis que celle résidant en estrato 6 devra payer un surcoût.


Une rue délimitant des quartiers d'estrato différent...

La famille est l'une des clés de voute de la société colombienne et les différentes générations habitent pratiquement toujours ensemble, tous les membres d'une famille ont donc généralement le même niveau d'estrato, ce qui, certes, facilite l'accès aux biens et services publics mais constitue aussi un véritable frein à l'ascenseur social.


En effet, si ce système a été créé en 1994 pour aider les personnes les plus défavorisées, il a aussi eu un effet pervers avec le temps : la ségrégation spatiale. Les opportunités professionnelles dépendent en effet largement du numéro d'estrato car les employeurs tiennent souvent compte de son estrato avant de recruter une personne.



En savoir plus :



Le Musée de l'or : à ne louper sous aucun prétexte

C'est LE musée à ne pas manquer à Bogotá voir en Colombie et nous y avons passé des heures avec les audio-guides scotchés à nos oreilles. La présentation très réussie d'une importante collection d'objets préhispaniques nous plonge dans l'histoire ancienne du pays et nous raconte la vie avant la colonisation. Certaines pièces d'orfèvrerie sont d'une finesse incroyable mais c'est aussi la variété des matériaux utilisés (os, coquillage, céramique, pierres précieuses, métaux...) qui nous alerte sur la diversité des cultures indigènes de Colombie et sur leur maîtrise exceptionnelle des techniques de métallurgie et ce 1500 ans avant l’arrivée des conquistadors.


Nos photos ne seront jamais aussi belles que celles faites par le musée, alors je vous renvoie à leur site https://artsandculture.google.com/partner/museo-del-oro-bogota


Petit aperçu des collections (Photo Musée de l'or)

On comprend au fil de l'exploration de ce musée, combien l'or jouait un rôle clé dans ces cultures précolombiennes : l'or c'était le soleil où plus précisément la "sueur du soleil", l'or c'était le symbole du pouvoir donc un métal surtout destiné aux élites même si la notion de richesse n'était pas basée sur la possession. En fin de compte, l'or était surtout considéré comme le moyen d'expression des préoccupations philosophiques et religieuses. Mais l'or c'est aussi ce qui fit le malheur de ces peuples autochtones car les conquistadors n'ont pas craint de décimer des populations entières pour le piller.


Je vous recommande vivement la visite de ce musée, il est moderne, esthétique, passionnant et très bien fait pour les étrangers (audio-guides en français). !


Une balade à Cerro de Montserrate

Il est impossible de ne pas remarquer la basilique toute blanche posée tout en haut du Montserrate à 3152 mètres.

On peut y aller, comme le font de nombreux pèlerins à pied mais vous vous doutez que nous avons préféré le téléphérique pour nous y rendre (il y a aussi un funiculaire mais il était en maintenance lors de notre séjour).


En route pour l'ascension avec vue imprenable sur Bogotá : https://youtube.com/shorts/0siiLj6Eyhk



La basilique abrite une statue du Señor Caído que l'on peut traduire par Seigneur tombé ou abandonné. Au fil du temps, cette figure, à laquelle sont attribués de nombreux miracles, est devenue le Saint Patron des habitants de Bogotá .


Déjà au temps des Muiscas, cette montagne du Monserrate était sacrée comme en témoigne son nom de l'époque : Quijicha Caca (Montagne des Dieux). Les Muiscas y avaient construit des temples en l’honneur de Sué, le dieu soleil car il se trouve que cet astre se lève pile derrière la montagne pendant le solstice de juin, un phénomène parait-il visible depuis la place Bolívar dans le centre de Bogotá. Il faut aussi savoir que le peuple Muisca avait une grande connaissance de l’astronomie et que Quijicha Caca leur servait en plus d’observatoire.


Le musée Botero

Un style né sous les traits d'une mandoline

« J'avais toujours cherché à rendre le monumental dans mon œuvre. Un jour, après avoir énormément travaillé, j'ai pris un crayon au hasard et j'ai dessiné une mandoline aux formes très amples comme je le faisais toujours. Mais au moment de dessiner le trou au milieu de l'instrument, je l'ai fait beaucoup plus petit et, soudain la mandoline a pris des proportions d'une monumentalité extraordinaire. »  – Fernando Botero


Je suis certaine que vous connaissez tous Botero et son style "monumental" très particulier avec des formes généreuses, de gros personnages avec peu d'expression sur le visage, mais avec des détails d'une taille tout à fait normale. Botero expliquait ainsi ce choix esthétique : “entre le petit détail et la générosité du tracé extérieur, une nouvelle dimension apparaît, plus volumétrique, plus monumentale, plus extravagante”.


L'histoire du musée Botero à Bogotá

Au cours de sa vie, Botero a toujours et toujours enrichi ses collections personnelles, qu'il s'agisse de pièces précolombiennes, d'art colonial et ensuite de dessins, peintures et de sculpture modernes.


Dans les années 90, il a souhaité léguer sa collection au musée d'Antioqua de Medellin, sa ville natale, mais les autorités du musée ont tellement traîné à prendre des décisions, qu'il a fini par accepter la proposition du maire de Bogotá de les exposer dans la capitale en imposant toutefois que le musée soit gratuit pour être accessible à tous. Le maire avait proposé de construire un nouveau musée mais Botero a finalement préféré céder sa collection d'art privée, évaluée à plus de 200 millions de dollars, à la Banque de la République de Colombie à Bogotá, une institution avec une longue histoire dans le domaine de la culture et pour laquelle il avait déjà exposé.


Toutefois, il a aussi donné au musée d'Anquiota certaines de ses propres œuvres (il a été très prolifique) ainsi qu'un ensemble de 21 pièces acquises spécialement pour ce don.


Quelques œuvres du musée

Le musée, en plein centre ville, abrite donc de nombreuses œuvres de Botero (dessins, sculpture, toiles)...


... mais aussi de nombreuses pièces de Dali, Monnet, Manet, Sysley, Leger... Nous avons pu y reconnaître Paris, les bords de Sèvre ou encore Amsterdam, ce qui était quand même assez bizarre pour nous !



Un super bon moment avec Edward et sa famille

Une occasion de discuter de la Colombie, de la France et du voyage en bateau le tout dans la bonne humeur et en dégustant des spécialités du pays...






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